jeudi 13 août 2009

A. MENDICITE, un des BAS ARTS (13.08.2009).







MENDICITE,

un des

BAS ARTS





Qui n'a pas tenté de me taper en Inde ?
De roupies, d'une montre, de sandales, que sais-je encore ?
Dans les rues, une foule de mendiants m'impressionne davantage que les foules indiennes !


En 2007, je voyage au Ladakh. Les mendiants y sont peu nombreux.
Je ne suis plus harcelé sans cesse comme ailleurs en Inde.
Et je m'aperçois que les mendiants ne sont pas Ladakhis, mais des immigrés hindous.


Pourquoi cette différence de comportement ?
Les Ladakhis bouddhistes ne mendient guère. Seraient-ils trop fiers pour cela ?
En revanche, les Indiens hindouistes exercent sans complexe la mendicité.
Et ils y poussent leurs enfants !


En 2008, je voyage un mois au Penjab. Je n'y vois aucun Sikh mendier.
Leur état d'esprit s'y oppose. Les Sikhs valorisent le travail, pour soi et pour la communauté.
Acquérir des biens prouve la faveur divine.
On ne mendie donc pas au Penjab, l'Etat des Sikhs, le plus riche de toute l'Union indienne.


Ce voyage 2009, au Népal et en Inde du nord, confirme mes découvertes.
Le Népal n'est pas l'Inde, mais la majorité des Népalais sont hindouistes.
Pour comprendre la mendicité, le critère décisif n'est pas la nationalité, c'est la religion.


Qui n'a pas tenté de me taper ?
Un Hindou, au Népal ou en Inde, a la mendicité dans le sang.

Les parents apprennent à leurs enfants à mendier dès leurs premiers pas.
Drôles de premiers pas dans la vie...


A Pashupatinath, je photographie des enfants sur les ghats. Mais une mère, qui lave du linge, intervient :"Money ! Money !"
De l'argent, sinon pas de photo !
Le message éducatif est limpide : les enfants doivent rapporter au plus vite de l'argent aux parents.


Des bandes d'enfants mendiants s'organisent.
Durbar Square à Bhaktapur, quatre enfants en uniforme, au sortir de l'école, me chantent leur refrain préféré : "Roupies ! Roupies !"
En ce cas, je place une grande tirade sur les bienfaits de l'école, sur l'importance d'y travailler pour réussir dans la vie.


Quels que soient leur âge ou leurs compétences, des guides improvisés proposent leurs "services". Une mendicité déguisée, assez souvent.


A Bodhnath, une jeune femme portant un bébé me réclame du lait...
C'est à moi à le lui payer... S'est-elle jamais décidé à travailler ?
Et le bébé n'est pas forcément le sien.


A Bodhnath toujours, un jeune homme exhibe dans la rue son bras atrophié.
Source de revenus assurés, semble-t-il.


J'imagine très bien un Hindou attendant dans la rue.
Il attend un ami, ou bien que la pluie se calme. Ou que s'ouvre une administration.
Alors il se met à mendier.
Pour passer le temps...
Et puis on ne sait jamais, il prie régulierement Laxmi et Ganesh.
La Fortune peut déverser sa corne d'abondances sur le demandeur !




Lionel Bonhouvrier.

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